Coup de gueule des scientifiques de l’université du MIT

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Coup de gueule des scientifiques de l’université du MIT

Coup de gueule des scientifiques de l’université du MIT.

Certains médias, dont de grands journaux de l’Hexagone pour faire du buzz, ont relayé des informations tronquées, sorties de leur contexte et présentées comme une réalité permettant de jeter l’opprobre sur la voiture électrique.

Nous avons tous lu, ces dernier temps, des articles dénonçant les émissions de CO2 lors de la production d’électricité alimentant les voitures électriques.  Articles « bien documentés », puisqu’ils annoncent tous leur source : une étude du très respectable  Massachusetts Institute of Technology (MIT) révélée par le non moins respectable Financial Times.
http://pubs.acs.org/doi/full/10.1021/acs.est.6b00177

Le genre de message qu’on a pu lire ressemblait à celui-ci :
« En examinant le cycle de vie complet d’une voiture, une grande voiture électrique produit plus de CO2 qu’une petite citadine à moteur à essence classique. C’est le résultat d’une étude du renommé Massachusetts Institute of Technology (MIT). »

Qu’est ce qu’on retient ? « Qu’un grand VE produit plus de CO2 qu’une petite citadine à essence »
Conclusion dans la tête des gens « la voiture électrique est plus polluante qu’une voiture à essence » !  « Voilà, cette fois c’est démontré ! Je peux garder mon Diesel 4×4 qui pollue moins que leurs voiturettes de golf. »

Oui, mais ! Voilà, ce n’est absolument pas la conclusion de cette étude.

Les scientifiques qui  l’ont rédigée sont sortis de leur silence et ont adressé un droit de réponse au Financial Times, qui avait aussi relayé cette rumeur, cette « fake news », sous le titre « Electric cars’ green image blackens beneath the bonnet ».

La lettre de ces scientifiques commence ainsi :
« Monsieur, nous sommes consternés par la façon dont votre article intitulé «Le secret sale des voitures vertes» (9 novembre) bouleverse les conclusions fondamentales de nos recherches au Massachusetts Institute of Technology, donnant au public une perspective trompeuse sur les véhicules électriques. »

Ils continuent par:
«L’idée que certaines voitures à moteur à combustion peuvent être plus écologiques que certains véhicules électriques à « zéro émission » n’a tout simplement aucun sens dans la réglementation actuelle. »

Ils dénoncent le raccourci qu’ont fait les médias, comme si on pouvait comparer « une pomme et une orange ».
«  Nos recherches montrent que les émissions de la petite citadine sont inférieures aux Tesla sur le seul réseau électrique à forte consommation de carbone du Midwest américain, où la production d’électricité, par des centrales à charbon, émet environ 40 % de CO2 de plus que la moyenne américaine et plus de deux fois plus que de nombreux pays européens. »

Et concluent par:
« Le titre de votre article a engendré des reportages grossièrement trompeurs dans les médias et les magazines automobiles à l’échelle internationale. »

Le Financial Times, beau joueur, a fait paraître ce droit de réponse, en reconnaissant leur erreur.
https://www.ft.com/content/d14b6c8a-c61e-11e7-b2bb-322b2cb39656

Au passage, dans un croquis de cette étude, on voit que la Toyota Miraï, à pile à hydrogène, génère 50% plus de CO2 que la Nissan Leaf.
Voilà de quoi faire taire les journalistes qui prétendent que l’avenir de la voiture est l’hydrogène.

Une autre étude rédigée par des scientifiques de l’université Vrije Universiteit Brussel (VUB), de  Bruxelles, sortie le mois d’avant, concluait déjà que, quelle que soit l’origine de la production d’électricité, le véhicule électrique reste moins émetteur de CO2, même si cette électricité provient de centrales à charbon comme en Pologne.
https://www.transportenvironment.org/sites/te/files/publications/TE%20-%20draft%20report%20v04.pdf

Mais, cette étude n’a pas eu l’heur de plaire aux médias, car elle a été très peu relayée. Prouver que le VE est moins polluant que le VT ne doit pas être source de buzz.

Contribution: Yves Duverneix


2 Comments

VDM

décembre 1, 2017at 11:10 am

C’est dommage que vous répondiez à une approximation des journalistes en produisant vous mêmes une erreur. Le Nissan Mirai produit 50% de CO2 en plus que la Nissan, pas 100%. C’est le coût qui 2 fois plus important. Et la production de CO2 de la Mirai reste largement inférieur au véhicules fossiles. Reste également le gros avantage de l’hydrogène pour le stockage d’énergie verte…

    Bug Danny

    décembre 3, 2017at 12:26 pm

    Effectivement, la Nissan « émet » plus de 100 gr de CO2 et la Miraï moins de 200. Correction faite. Les véhicules à pile à hydrogène feront bien sûr parti du paysage, mais ce ne sera pas LA voiture de Monsieur Tout le Monde comme veulent le faire croire certains journalistes. Ce sera plus pour des flottes d’entreprises, le gros transport, l’armée, des personne fortunées… Son emploi principal sera effectivement le stockage des énergies renouvelables, par électrolyse de l’eau. Même si il faut 4 kWh d’électricité pour avoir 1 kWh d’H2.

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