Adopter un véhicule électrique (Part II)

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Adopter un véhicule électrique (Part II)

Adopter un véhicule électrique (Part II)

Un véhicule électrique au quotidien : autonomie et recharge à domicile.

Prise 230V, 16 A (Type lave-linge)

Par rapport à une pompe à essence, recharger un véhicule électrique peut paraître, de prime abord, compliqué et contraignant. Mais ce n’est qu’une nouvelle habitude à prendre, qui s’acquiert très vite. Au début, on se pose des questions qu’on ne se posait pas avant : quelle est la durée d’une recharge, pour quel coût, quel connecteur utiliser, quelle est la puissance électrique des bornes, etc. Cet article vous aidera à vous y retrouver.

Plus de 95% des recharges se font à la maison, une ou plusieurs fois par semaine selon les besoins, la nuit en profitant des heures creuses. En rechargeant préférentiellement la nuit lorsque tout le monde dort et que les industries sont à l’arrêt, obligeant les centrales nucléaires à diminuer leur production, on ne risque pas de perturber le réseau électrique.

Il est inutile, dans la grande majorité des cas, de changer l’abonnement électrique de la maison. La recharge d’un VE ne consommant pas plus qu’un fer à repasser.

Un million de VE ne consommeraient que 0,5% de la production d’électricité de France. Brancher et débrancher prend moins de 30 secondes, soir et matin, comme pour un Smartphone.

Que faut-il comprendre des différentes unités électriques liées à ces véhicules ?

Commençons avec les notions utiles :

  • L’unité de stockage de la batterie est le kWh (kilowatt.heure). C’est comme la contenance du réservoir essence, en litres. On parle, par exemple, d’une batterie de 50 ou de 64 kWh.
  • Puissance du moteur : à l’utilisation, le moteur consomme des kW (kilowatts). La puissance maximale qu’il peut fournir correspond aux chevaux (cv). Un moteur de 65 kW correspond à 90 cv. Un de 100 kW à 135 cv.
  • Puissance des prises et bornes de recharge : pour alimenter la batterie, elles fournissent une certaine puissance en kW. A domicile, les prises ont une puissance de 2,8 à 7 kW. Sur la voie publique, de 7 à 350 kW. Cela correspond au débit d’alimentation. Plus les kW sont élevés, plus le débit est fort.
  • La consommation moyenne, indiquée sur le tableau de bord, se décline en « kWh/100 km », correspondant au litres/100 km.

Que faut-il comprendre ?

Si votre véhicule a une batterie de 50 kWh, et si sur la route la consommation est de 15 kWh/100 km pour des trajets mixtes, une simple règle de 3 montre que l’autonomie sera de l’ordre de 330 km. Sur routes à 80 km/h, la conso moyenne tombant à ~10 kWh/100 km, l’autonomie potentielle passe alors à 500 km.

A domicile, si vous avez une prise de 16A qui fournit 3,6 kW et que vous voulez recharger 15 kWh, une simple division montre qu’il faudra environ 4 h de charge.

Les phases d’accélération consomment davantage, mais les phases de freinage ou sur une pente descendante rechargent votre batterie. Avez-vous déjà rempli le réservoir de carburant en descendant une colline ? À l’arrêt (bouchon), seuls les accessoires du véhicule consomment, le moteur ne tournant pas.

Les connecteurs pour pouvoir recharger :

Connecteur T2

Connecteur Combo CCS

A la place de la trappe de carburant, les VE ont des connecteurs (prises)  pour y brancher les câbles électriques :

  • Un connecteur, appelé « Type 2 », destiné à la recharge dite “normale” sur courant alternatif (AC), se branche sur des Wallbox de puissance de 3,6 kW jusqu’à 43 kW. On l’utilise à la maison et sur les bornes en ville, avec le câble appelé « T2-T2 ». Il est en option, non fournit systématiquement avec la voiture.
  • Un deuxième, pour la recharge “rapide et ultra-rapide” en courant continu (DC), il permet de se brancher sur des bornes de 50 à 350 kW de puissance. Il se présente sous la forme d’une prise “Combo CCS” (Norme européenne) ou d’une prise “Chademo” (Norme asiatique). On l’utilise pour les bornes situées sur des parkings de grandes enseignes commerciales ou sur les bords de grandes voies routières. Ici, les gros câbles restent attachés aux bornes, comme les tuyaux de pompes à essence.

La plupart des véhicules sont vendus avec un adaptateur (câble muni d’un boitier électronique) qui permet de recharger sur une simple prise domestique murale. Il est préférable de se brancher sur une prise de 16A (soit type lave-linge, soit GreenUp°), reliée à un disjoncteur-différentiel de 20A, installée par un électricien, pour éviter tout risque de surchauffe. Cet adaptateur permet de recharger chez soi, chez des amis, sur le lieu de travail, ou même en vacances.

Si l’installation électrique du domicile n’est pas récente, faites-la vérifier, car il faut une bonne prise de Terre. Attention aux rallonges et enrouleurs non prévus pour la recharge. Soumis à de telle puissance dans la durée, ils peuvent s’abîmer progressivement, s’échauffer et présenter un risque d’incendie, même si tout se passe bien au début.

Faut-il installer une borne dédiée (Wallbox) chez soi ?

WallBox

Non, pas obligatoirement. Toutefois avec une Wallbox, la puissance de recharge est de 7,4 kW pour une installation électrique monophasée. Les 15 kWh de tout à l’heure sont alors rechargés en seulement 2 h. Mais dans ce cas, l’abonnement électrique de la maison est souvent à changer. Le tarif peut alors doubler, voire plus. Cela peut être nécessaire si on fait beaucoup de km tous les jours ou si les WE on aime les excursions lointaines.

Des professionnels ont une installation triphasée, la Wallbox peut alors fournir 11 kW, voire 22 kW. Encore faut-il que le véhicule possède un chargeur AC triphasé acceptant ces puissances. Ce qui n’est pas le cas pour nombre de VE.

Avec une Wallbox, on fait « le plein » chez soi en quelques heures, sur une prise sécurisée, sans passer par une station service. On peut ajouter un dispositif de délestage automatique pour moduler la puissance, pour ne jamais disjoncter même si d’autres appareils électriques fonctionnent en même temps ou bien un contrôle d’accès si la borne est en extérieur. La pose d’une Wallbox doit être faite impérativement par un électricien qualifié “EV-Ready1.4”, pour contrôler la sécurité (raccordement à la terre, isolation et conformité du circuit). Cela donne droit à une prime de 300 €.

Est-ce que recharger réduit la durée de vie de votre batterie ?

Ce qui abîme les électrodes des batteries, ce sont les recharges complètes à 100%, sans utiliser rapidement la voiture, et les décharges quasi-complètes, à moins de 10%.

Ainsi, pour assurer une durée de vie maximale à la batterie, on maintient son niveau de charge entre 20% et 80%. On peut charger à 100%, si on prévoit de prendre le volant aussitôt après ou descendre en dessous de 20%, si on prévoit de recharger à l’arrivée d’un trajet. Néanmoins, il est conseillé de garder une réserve de charge suffisante  (~10%) pour un éventuel trajet imprévu.

Avec les capacités des batteries actuelles, une recharge complète de 0% à 100%, sur prise domestique à la maison, peut prendre jusqu’à 18 heures. Il est beaucoup plus simple de l’éviter en effectuant des recharges partielles nocturnes, une à plusieurs fois par semaine. La batterie vous en remerciera.

Mais une fois toutes les 4 à 8 semaines, il est conseillé de recharger jusqu’à 100%. Cela permet de rééquilibrer l’ensemble des cellules de la batterie. Par contre lors des premiers km, l’énergie du freinage régénératif sera perdue, car on ne peut pas remplir une batterie déjà pleine. C’est un phénomène à prendre en compte quand on habite en montagne. Mais une batterie qui vient d’être rechargée, notamment en hiver, vous offrira quelques kilomètres d’autonomie supplémentaire, car elle sera à la température optimale.

Le coût des recharges ?

A la maison, une recharge coûte ~2€/100 km. Moins si on programme la recharge en heures creuses. C’est-à-dire qu’avec le prix de 3 pleins de carburant, on fait 10.000 km.

Pour les logements collectifs ?

Il existe le « droit à la prise », que le Syndic ne peut refuser lors d’une AG. Un dossier mentionnant la description des travaux et schéma de l’installation est à fournir. Les travaux devront être effectués par un installateur agréé. Il suffit d’un compteur individuel dans le parking ou le garage. Un abonnement dédié n’est pas nécessaire. Si la copropriété souscrit une offre « clé en main », l’installation peut se faire gratuitement mais la recharge sera facturée plus chère. A noter, si le réseau électrique de l’immeuble est trop ancien, EDF peut être amené à tirer un nouveau câble à partir du réseau public, jusqu’au nouveau tableau électrique.

Prochain article : Autonomie et recharge sur de longs trajets.

Premier article : Adopter un VE (Part I).

Les bases à connaitre sur l’univers du VE : https://blog.acoze.org/le-livret-acoze-vehicule-electrique-ce-quil-faut-savoir/


2 Comments

Phil38

juin 4, 2020at 12:46 pm

Pour un moteur de 90cv, la puissance est de 65 kW et pas 75. (2/3 de 100kW et 135cv)

Bug Danny

juin 4, 2020at 1:37 pm

Oui, rectifié. Merci

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